PRÉLUDE A L’HIVER 2021

Voici une suite de notes, ou plutôt de mots improvisés, en réponse à ceux qui ont partagé avec moi un après-midi de formation « neige et sécurité », pour se mettre dans le ton de l’hiver, se chauffer la voix ou plutôt les neurones avant les cuisses et sortir nos instruments (pelle, sonde, DVA), avant les skis, pour évitez à tout prix l’avalanche.

En piste pour un slalom de réflexions pour progresser et mieux prendre les virages.

Tout d’abord, pour savoir dans quoi l’on s’engage et pour bien choisir son itinéraire, il faut :

SAVOIR ÉVALUER LE NIVEAU DE RISQUE :

C’est relativement complexe. Cela demande nécessairement d’y consacrer du temps, de se former et d’emmagasiner progressivement beaucoup d’expérience. Il ne faut pas brûler les étapes sous peine de prise de risques, souvent d’ailleurs inconsciemment. La montagne en hiver est un milieu hostile, particulièrement complexe à déchiffrer. Les chamois, qui passent nuits et jours dans la neige, sont aguerris à ce milieu. Et pourtant, ne paient-t-ils pas un lourd tribu à l’hiver ?

Le paramètre d’évaluation du danger d’avalanche peut être résumé de la façon suivante : retenez déjà simplement les trois points suivants…

  • Préparez en amont votre sortie en vous informant sur les conditions : lisez le BERA, prenez l’avis d’un professionnel…
  • Continuez sur le terrain à chercher les signes d’instabilité du manteau neigeux. Traquez les couches fragiles permanentes ou temporaires, observez l’environnement et les avalanches récentes, cherchez les indices laissés par la météo des jours précédents. Attachez de l’importance à tout ce qui pourrait amener à une augmentation du niveau de risques (augmentation de température,  transport par le vent, précipitations, etc.).
  • N’hésitez pas à creuser pour analyser les différentes couches du manteau neigeux, planter le bâton, la sonde au bruit, faites des coupes, des tests de résistance… Un minimum de connaissances en nivologie est donc nécessaire ! Surtout en début d’hiver sur des neiges dites « sèches » !

Sans ce savoir-faire et les connaissances associées, vous êtes limitez à rester sur des itinéraires classiques inférieurs à 30° de pente, ou alors, à engager un guide de haute montagne. Il gérera la sécurité et choisira l’objectif en fonction du niveau des participants et des conditions du moment. C’est souvent l’occasion pour vous d’élargir votre terrain de jeu et toujours une occasion de partager ses connaissances. Sachez toutefois que le risque zéro n’existe pas, surtout en montagne, et que quand la montagne est dangereuse, il est conseillé de renoncer et prudent de reporter… Même avec un guide !

Alors dans ces conditions, comment pratiquer la montagne hivernale avec un maximum de sécurité :

ÉQUIPEZ-VOUS OBLIGATOIREMENT DU MATÉRIEL DE SÉCURITÉ :

Soyez équipé du triptyque DVA pelle sonde et entraînez vous à leur utilisation.

« Plus l’on est entraîné et plus l’on a des réflexes qui permettront de gérer une situation sans tomber dans un état de sidération qui empêcherait d’agir… »

Cette entraînement est primordial, mais j’attire votre attention sur le fait que la recherche DVA n’est pas la phase la plus chronophage et qu’il y a aussi beaucoup de temps à gagner sur les autres phases, comme le pelletage ou encore l’organisation du secours.

REPARTISSEZ-VOUS LES TÂCHES D’UNE OPÉRATION DE SECOURS  :

« Et cela avant que ça n’arrive… ! »

La répartition des tâches est primordiale pour ne pas perdre de temps en cas d’accident.

Personnellement, je distribue les rôles à chacun des participants avant le départ en même temps que l’on fait la vérification du fonctionnement des DVA. Cela permet de rappeler les éléments clés d’une opération de secours et tout le monde sera retenir quelle était la tâche donnée à celui qui a été enseveli, il sera alors remplacer aisément. La perte de temps est toujours très importante au démarrage des opérations, plus vite elle débute, plus vite la victime sera retrouvée et prise en charge par le médecin.

PRENEZ TOUTES LES PRÉCAUTIONS POUR ÉVITER À TOUT PRIX UNE AVALANCHE MULTI-VICTIMES :

Une avalanche multi-victimes est forcément plus complexe à gérer et très souvent meurtrière. Ici se pose la question de la taille du groupe. Par expérience, la taille idéale d’un groupe de skieur se situe entre 3 à 4 personnes et 6 à 7 personnes au maximum. Cela dépend de l’itinéraire, de sa difficulté et du niveau des participants.

Gérez le franchissement des passages dangereux sur le terrain de la façon suivante :

  • Prenez des « distances de sécurité » pour franchir à ski les passages délicats.
  • Installez une vigie pour surveiller.
  • Utilisez la corde au départ d’un col ou d’une arête (lors de présence de corniches par exemple).

DIFFÉRENTES TÂCHES D’UNE OPÉRATION DE SECOURS AVALANCHE

Alors après tout ce préambule, voici les différentes tâches par ordre chronologique, réparties entre toutes les personnes d’un groupe de skieurs de randonnée. Si les rôles sont bien définis, certaines tâches peuvent être  réalisées simultanément ce qui est encore mieux :

  • (se mettre à l’abri, mais vous êtes sensé l’être, si vous avez respecté les distances de sécurité et les regroupements dans des zones sécurisées).
  1. ALERTER IMMÉDIATEMENT LES SECOURS, faites le 112 ou le 15 : Message d’alerte : votre nom, prénom, numéro de téléphone, lieu exact  de l’accident, les circonstances… AVALANCHES… nombre de victimes, où en est-on dans la recherche DVA… pour vous rassurer un dialogue s’installe avec le médecin régulateur.
  2. PASSER TOUS LES DVA DU GROUPE EN POSITION RECHERCHE et ceci jusqu’à obtenir plus aucun bruit (la personne qui part faire la recherche prend en charge cette opération).
  3. RECHERCHER AVEC LE DVA : Recherche primaire jusqu’au 1er bip (avec les skis), secondaire jusqu’à la zone de recherche finale (avec ou sans les skis), puis enfin la recherche finale avec sondage.
  4. PRÉPARER PELLE, SONDES et des couvertures de survie (tâche réalisée par tout le monde, à l’exception de celui qui recherche et de celui qui passe l’alerte, éventuellement sur un « gros » groupe de celui qui veille au sur-accident)
  5. PELLETER : Une fois la victime localisée, procéder à l’opération de pelletage en V avec rotations régulières. Création d’une plateforme afin de mobiliser le moins possible la victime. Penser à l’isoler pour lutter contre l’hypothermie…
  6. RÉALISER LES GESTES DE PREMIERS SECOURS : en présence du médecin si l’alerte a été donnée très rapidement, si la météo est clémente, etc.

« Un avalanché est toujours une situation grave, une personne qui nécessite d’être hospitalisée, ne serait-ce que pour la surveiller ».

Alors vu que tout se joue dans les premières minutes il faut bien retenir ces 6 points clés ci-dessus et s’entraîner, même si parfois cela semble acquis ou rébarbatif. Tout cela pour que la montagne reste un plaisir et éviter les drames. Je fais ici un petit clin d’œil à notre étoile, Loïc notre guidos…
Sur ces bons conseils, bonne saison et soyez prudents.

Lionel

Activités été 2021

Massif du Mont-Rose

Pyramide Vincent

Sortie du 12/07/2021

Massif du Mont-Blanc

Combe Maudite

Sortie du 08/07/2021

Massif du Mont-Blanc

Col de Rochefort

Sortie du 07/07/2021

Massif de l’Oisans/Écrins

Col des Avalanches

Sortie du 29/06/2021

Massif de l’Oisans/Écrins

Mont Gioberney

Sortie du 27/06/2021

Massif de l’Oisans/Écrins

Pic Coolidge

Sortie du 26/06/2021

Massif du Mont-Blanc

Dômes de Miages

Sortie du 23/06/2021

Kit de secours en crevasse

Voici ci-dessus une photo du matériel secours en crevasse que j’utilise. Il complète mon baudrier, lors de toutes mes escapades sur les glaciers.
Ce choix d’équipement est pour moi le meilleur compromis entre poids/efficacité/sécurité, résultat d’une longue expérience (Oh… Le vieux guide !)… Après on peut toujours discuter surtout avec les vendeurs qui ont des kits tout fait, mais au final moins performants.
L’ensemble coûte environ 200 € (sans le couteau !).
Difficile de faire moins… Mais… Quand on est dans une crevasse on ne regrette pas cet investissement !
Bonne préparation.

Description de la photo : (de gauche à droite & haut en bas)

  1. Baudrier avec un mousqueton à vis (pour fermer les anneaux de buste…).
  2. Deux mousquetons simples (légers) avec une sangle courte en Dyneema (environ 60 cm) : pour faire un auto-sauvetage.
  3. Une poulie MICRO TRAXION (Petzl) : c’est le plus gros investissement 65 €…, mais c’est le top ! avec un mousqueton à vis léger (Le OK SCREW-LOCK est très bien car forme adaptée).
  4. Un TIBLOC (Petzl) avec son mousqueton à vis OK SCREW-LOCK.
  5. Un cordasson de 8 mètres de longueur de diamètre 7 mm (Il servira pour le mouflage).
  6. Un couteau (facultatif ! C’est pour jouer à Joe Simpson !).
  7. Une broche à glace avec protection.
  8. Une très grande sangle de 2m50, avec mousqueton à vis (léger).

Groenland : Kalaallit Nunaat

Kalaallit Nunaat, « La terre des hommes » en Inouit. Nous sommes au bout de la piste d’Aasiaat, tous freins bloqués, les deux moteurs du Dash 8-200 sont à plein régime… Nous allons prendre notre envol pour Kangerlussuaq, la contrée du Bœuf Musqué et celle de l’Airbus A 330 d’Air Greenland qui nous ramènera, tard ce soir…, à Copenhague.

Je ferme les yeux, les freins lâchent et l’avion est catapulté dans l’air brouillassé qui a accompagné notre fin de séjour. C’est bon ! Nous aurons nos correspondances… dans ce pays les conditions météorologiques rythment les déplacements de la population locale plus aguerrie que nous aux modifications du plan de vol (Ce jour-là les vols pour Nuuk seront suspendus…). Déjà il y a dix jours, lors de notre arrivée, nous avions été déroutés sur Ilulissat après une tentative d’atterrissage à Aasiaat… Belle découverte que cette ville (elle a des rues goudronnées, avec des voitures…) de 5500 habitants classée au patrimoine de l’UNESCO pour son point de vue magnifique sur l’Icefjord et les Icebergs qui dérivent lentement dans la baie de Disko…

Quelle représentation pourrions-nous nous faire de cette partie de la côte ouest du Groenland ? (Il serait prétentieux de parler de manière plus générale tant le Groenland est immense – 4 fois la grandeur de la France – un seul voyage n’y suffirait pas !). Disko c’est cela : des espaces surdimensionnés, avec :

Côté montagnes la calotte glaciaire (l’IceCap) à l’Est qui dessine un vague horizon que nous pouvons facilement confondre avec les nuages ; elle déverse ses glaciers émissaires dans d’immenses fjords jusqu’à la mer. Les fronts de ces glaciers font plusieurs kilomètres de large (souvent 5 km) et ils vêlent d’énormes volumes de glaces dans la mer ;

Et côté mer, les icebergs, véritables immeubles de glace flottante,  donnent une perspective à la mer de Baffin avec ces éclairages si particuliers qui viennent réchauffer l’horizon, le soleil qui tangente et qui, comme nous, semble ne pas vouloir se coucher. Ces glaçons qui vont de la taille d’un verre d’eau formant le « Crumble » de surface, à celle de l’iceberg de plusieurs dizaines de mètres de hauteur (nous en avons mesuré un de 37 mètres) alors que seulement 1/10e de leur masse dépasse de l’eau, vous pouvez donc imaginer la taille de la quille de ces icebergs !

Je rouvre les yeux, l’avions comme moi est dans les nuages. Encore un beau voyage ! J’étais bien accompagné, avec mes fidèles amis « la famille Conso » et Lucie mon épouse. Enfin ce séjour sera marqué par la rencontre de Nolwenn et Pauline, l’équipage de l’Ivilia le bateau. Ils ont su nous faire partager leurs connaissances pour ce pays qui les passionnent tant. La faune, la flore, la glaciologie, les sciences de la Terre, l’histoire et la vie des Groenlandais enrichies par leur expérience de l’hivernage dans la baie d’Uummannaq et bien d’autres sujets encore sont abordés tant leur appétit pour la recherche et les sciences est intarissable.

Ce séjour restera comme une très belle découverte du Groenland, il combine parfaitement la navigation à bord du voilier Ivilia et le partage des connaissances avec Nolwenn et Pauline, ainsi que les randonnées à terre (pédestres et/ou glaciaires) dans un environnement sauvage d’une rare beauté. A vivre absolument !

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